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8 janvier 2025Installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) : ce que les exploitants agricoles doivent savoir
L’agriculture, bien qu’essentielle à notre société, a parfois des impacts environnementaux considérables. Pour en limiter les effets, certaines installations agricoles doivent se conformer à la réglementation relative aux Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Ces installations sont soumises à des règles strictes dans le but de protéger la santé publique, la biodiversité et les écosystèmes locaux. Mais qu’en est-il des exploitants agricoles ? Comment savoir si une installation est concernée par la réglementation ICPE et quelles sont les démarches à suivre pour être en conformité ?
Qu’est-ce qu’une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE) ?
Définition des ICPE et enjeux environnementaux

Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) sont des installations industrielles ou agricoles soumises à une réglementation spécifique en raison des risques qu’elles représentent pour l’environnement ou la santé publique. Cette réglementation a pour objectif de limiter l’impact de ces installations sur l’air, l’eau, le sol, la faune et la flore environnants.
Le terme “classé” fait référence à l’arrêté ministériel qui énumère les différentes catégories d’installations soumises à une autorisation, à un enregistrement ou à une déclaration préalable auprès des autorités administratives. Ces installations peuvent concerner des domaines variés, allant des élevages industriels aux stations de traitement des eaux usées, en passant par les exploitations agricoles produisant des déchets ou utilisant des produits chimiques dangereux.
Pour en savoir plus sur la législation ICPE, vous pouvez consulter le site officiel Legifrance qui met à jour régulièrement les textes législatifs et réglementaires.
Les différents types d’installations classées
Les exploitants agricoles sont souvent concernés par les ICPE, notamment lorsqu’ils pratiquent l’élevage en grande quantité, stockent des produits chimiques ou manipulent des substances susceptibles de polluer. Parmi les installations agricoles classées, il y a par exemple :
- Les élevages industriels : Ceux qui dépassent certains seuils de capacité, par exemple, pour les élevages de porcs ou de volailles.
- Le stockage de produits phytosanitaires : Lorsqu’une exploitation stocke des pesticides ou autres produits chimiques, ces installations peuvent être soumises à des règles ICPE.
- Les installations de stockage de déchets : Certaines exploitations agricoles produisent des déchets organiques ou industriels qui doivent être gérés selon des normes environnementales strictes.
Il est donc important pour un exploitant agricole de connaître ces classifications pour éviter toute surprise liée à des non-conformités.
Les obligations des exploitants agricoles concernant les ICPE
Déclaration, enregistrement, autorisation : trois régimes selon le niveau de risque
La réglementation ICPE comprend trois régimes administratifs, chacun adapté au niveau de risque environnemental lié à l’installation :
- Autorisation : pour les installations à fort impact potentiel. Cette procédure exige une étude d’impact, une enquête publique et des avis techniques. L’arrêté préfectoral fixe les conditions d’exploitation. Elle dure environ un an.
- Déclaration : pour les installations à faible risque. Une déclaration en ligne suffit avant la mise en service. L’exploitant reçoit un récépissé, et l’administration peut demander un examen environnemental si nécessaire.
- Enregistrement : pour les activités à risque modéré et bien encadré. L’exploitant doit déposer un dossier en préfecture, avec une description de l’impact environnemental. Une consultation du public est organisée, et le préfet à entre 5 et 7 mois pour rendre sa décision.
Respect des normes environnementales et contrôle des installations

Une fois l’installation classée, les exploitants agricoles doivent se conformer à des normes environnementales très strictes. Ces normes concernent la gestion des risques environnementaux : pollution de l’air, des sols, des nappes phréatiques, ainsi que la gestion des déchets. Les exploitants doivent également réaliser des bilans réguliers de leurs installations, en s’assurant que les pratiques sont conformes à la législation en vigueur.
Les contrôles sont également un élément clé de la réglementation des ICPE. Des inspections peuvent être menées par des autorités compétentes (comme l’inspection des installations classées ou l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie – ADEME) pour vérifier que les exploitations respectent les prescriptions en matière de pollution et de gestion environnementale.
Les conséquences juridiques et environnementales du non-respect des ICPE
Sanctions possibles en cas de non-conformité
Le non-respect des obligations liées aux ICPE peut entraîner des sanctions sévères. En cas de manquement, les exploitants agricoles peuvent recevoir des amendes, voire des sanctions pénales dans les cas les plus graves. Ces sanctions sont destinées à inciter à une meilleure gestion des risques environnementaux.
Les amendes peuvent être particulièrement lourdes, en fonction de la gravité des infractions, et peuvent atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros. Dans les situations extrêmes où des dommages environnementaux importants sont causés, les exploitants peuvent être contraints à fermer temporairement leur installation ou à effectuer des travaux de mise en conformité urgents.

Les recours et solutions pour se mettre en conformité
Heureusement, il existe plusieurs solutions pour les exploitants agricoles qui souhaitent se mettre en conformité avec la législation ICPE. La mise en conformité peut inclure des travaux d’aménagement ou des modifications des pratiques agricoles. Par exemple, l’installation de filtres anti-pollution, la mise en place de zones de stockage étanches pour les produits chimiques, ou la gestion des effluents agricoles.
Le site de l’ADEME propose des outils pour aider les exploitants agricoles à réduire leur impact environnemental et se mettre en conformité.
En cas de doute sur la conformité de son installation, un exploitant agricole peut consulter un avocat spécialisé pour obtenir des conseils sur les démarches à suivre. En cas de litige ou d’inspection, il est essentiel de pouvoir démontrer que toutes les mesures de prévention et de réduction des risques ont été mises en place.
Les Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE) représentent un ensemble de réglementations utiles pour la protection de l’environnement. Pour les exploitants agricoles, comprendre cette réglementation est nécessaire afin de respecter les normes et éviter toute sanction. La connaissance des obligations légales, des procédures ainsi que des conséquences d’un non-respect des normes est primordiale pour garantir la pérennité de l’exploitation tout en minimisant l’impact environnemental. En cas de doute, il est toujours recommandé de consulter un spécialiste pour s’assurer que son installation respecte bien les exigences légales et environnementales.